Nous avons tous des patterns qui nous maintiennent coupés de nous-même, de notre ressenti et de nos besoins. Nous nous accrochons à ces patterns inconsciemment comme si notre vie en dépendait. Et c’est le cas pour notre système nerveux.

 

Nous sommes tous des êtres blessés, en carence d’amour, de protection et de sécurité. Nos parents ne font pas exception. Biologiquement, nous sommes faits pour nous attacher à une figure sécure; c’est un impératif pour notre développement. Nous nous sommes attachés à nos parents, eux-mêmes blessés par leurs propres parents blessés. Ce qui veut dire que, croyant être en sécurité,  nous nous sommes accrochés à des personnes dont l’impact était dangereux pour notre système nerveux. Elles nous ont offert de la nourriture et un toit mais, n’ayant elles-mêmes pas reçu de sécurité émotionnelle, elles n’ont pas pu nous l’offrir.

 

Les conséquences sont majeures car, aujourd’hui, notre système nerveux ne sait plus discerner la sécurité du danger. Il s’organise du mieux qu’il peut pour nous maintenir en pseudo sécurité mais, malheureusement, il nous met en danger à répétition. Le phénomène neurologique est assez simple à comprendre mais complexe à déconstruire. Pour nous protéger, il crée des patterns (mécanismes de protection) qui déclenchent dans notre cerveau une hormone de la famille des opioïdes. Cette hormone (endorphine) nous permet de nous dissocier de la souffrance qui se vit en nous, ce qui veut dire qu’elle nous coupe de nous-même et des autres. 

 

Une grande part du problème est que nous nous attachons à cette hormone. Nous en devenons dépendants en croyant que c’est ce pattern qui nous maintient en vie ; ce qui signifie que, pour ne plus sentir la souffrance interne, nous devons créer de la souffrance externe, ce qui alimente les patterns de validation des croyances qui nourrissent la souffrance. Alors nous répétons les mêmes erreurs et nous nous accrochons à des personnes et à des situations toxiques pour nous.

 

Pour sortir enfin de ces cycles et de ces patterns, il est nécessaire de faire l’expérience de la réelle sécurité relationnelle. Pour ce faire, la Théorie Polygale est l’approche à privilégier. Savoir lire le système nerveux permet d’offrir à l’autre la sécurité dont il a besoin pour aller au bout de son processus de transformation neurologique.

 

Être accompagné d’une ou plusieurs personnes régulées, en sécurité et disponibles, nous permet de nous reconnecter à nos émotions, de nous sentir réellement protégés et aimés. Et ce processus permet à notre système de se libérer de la souffrance et de reconstruire de nouveaux circuits neurologiques sains et adaptés. C’est à ce moment que nous pourrons nous pardonner à nous-même ainsi qu’aux personnes qui nous ont blessé.